Chailloué signifie « lieu pierreux ». Ce nom est dérivé de chail ou chaillou, qui signifiait « pierre » en ancien français.
Le début de l’exploitation de la pierre à Chailloué remonte certainement à des temps très anciens. Avant 1939, on recensait encore plusieurs petites carrières dans le même secteur. Il existait une carrière communale, mais aussi une carrière exploitée par la commune de Marmouillé où particuliers et entreprises prélevaient la pierre pour leurs besoins.Tout près de la carrière du bois Maheux se trouvait une autre carrière sur la commune de Macé au lieu dit « le Rocher » exploitée par Mr Bohin.
- carrières communales de Chailloué
- carriere Bohin
A l’origine, le terme de carrière désigne lieu où l’on taille les pierres en carré. Par extension, il s’agit d’une excavation artificielle, peu profonde le plus souvent à ciel ouvert d’où l’on tire la pierre.
Le grès armoricain de Chailloué correspond à un ancien ilôt de la mer su jurassique. Il s’agit de grès quartzite datant de l’âge ordovicien (il y a environ 450 millions d’années).
La carrière la plus importante de Chailloué au 19ème siècle et au début du 20ème siècle est celle située au bois Maheux près du lieu-dit «le pont».
Avant 1900 la carrière n’était pas industrialisée. Elle était exploitée par les chemins de fer de l’Ouest; le travail était manuel et très pénible; la pierre était cassée à la massette par des femmes et des adolescents, les plus gros blocs par les hommes à la masse. Les matériaux étaient chargés à la pelle et déplacés grâce à de brouettes et des tombereaux ; ils étaient triés avec des cribles manuels.
En 1900, la carrière du bois Maheux, produisait 150 tonnes/jour de matériaux. Au début du siècle les ouvriers étaient au nombre de 200.
Les frères Thébaut acquirent la carrière du bois Maheux en 1904; c’est alors que le développement industriel commença réellement.
Vers 1915 la construction de logements et de bureaux fut engagée. L’essentiel de l’investissement étant liée à l’amélioration importante des moyens de production: Installation d’une machine à vapeur pour entraîner le nouveau concasseur et le pont-bascule.
La roche était transportée par une petite locomotive à vapeur du front de taille aux concasseurs. Puis par une machine à vapeur de 85 cv et 2 wagons Decauville pouvant transporter entre 1500 et 1700 kg de matériaux.
A la fin du XIXème siècle, le grès extrait était destiné à l’empierrement et au pavage des rues parisiennes puis l’apparition du chemin de fer a nécessité la production de ballast.
Environ 250 employés vers 1913 ; 70 ouvriers en 1919 dont 30 prisonniers, et une trentaine de femmes et d’enfants pendant la guerre 1914-1918.
Pendant la guerre 1914-1918, la main d’œuvre manquait du fait de la mobilisation générale des hommes les plus jeunes, mais la demande de matériaux s’était accrue pour satisfaire les besoins du front. Les frères Thébaut demandèrent à l’Etat de la main d’œuvre. Ils obtinrent 25 prisonniers de guerre Allemands. Ces derniers logeaient dans des baraquements au lieu dit « le bois chassevent « .
Les frères Thibaut ont vendu la carrière du bois Maheux à la fin de la 1ère guerre mondiale à la Société des Quartzites de l’Orne.
L’ extraction quotidienne était alors de 300 tonnes/jour de grès quartzites pour le macadam, le ballast, les graviers et le sable.
Cette carrière a été exploitée jusqu’ en 1950,par la société des carrières Pascual. Un nouveau front a été ensuite ouvert au lieu dit les Bruyères.
Et pour finir deux vidéos sur la carrière aujourd’hui
sources :
Cliquer pour accéder à histoire_de_chaillou-_et_du_chateau.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chaillou%C3%A9
http://bernard.langellier.pagesperso-orange.fr/orne/chailloue.htm
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/annor_0003-4134_2006_num_56_4_1594